Depuis toute petite, je regarde ce petit morceau de terre depuis la plage de Gouville-sur-Mer.
Mon grand-père avait l’habitude de dire que lorsqu’on distinguait bien les détails de l’île à l’horizon, c’est que la pluie n’était pas loin… Bon OK, certains diront que c’est facile car la pluie n’est jamais très loin en Normandie… !! 😉
Parfois, quand le temps est clair et que le soleil brille, nous l’apercevons à peine. Et pourtant… l’île de Jersey ne se trouve qu’à 22km de la côte occidentale normande. C’est la plus grande de l’archipel des îles anglo-normandes (Guernesey, Aurigny, Sercq…).
Nous avons décidé d’organiser cette escapade en famille suite au concours photo estival organisé par Manche Tourisme, lors duquel nous avions remporté 4 traversées A/R en bateau à destination de cette île.
Réveil matinal donc pour prendre le bateau au départ de la gare maritime de Granville avec la compagnie « Manche Iles Express ». Le jour s’était levé lorsque nous avons embarqué, les enfants étaient surexcités en montant sur la passerelle.
Quelques minutes après le départ, nous avons eu la chance d’observer un banc de dauphins, tout proches, qui jouaient dans les vagues à bâbord. Toute la famille est émerveillée et complètement sous le charme de cet instant magique, le séjour s’annonce plutôt bien…
La traversée dure environ 1h30 jusqu’au port de Saint Hélier (la capitale), où nous prenons possession de notre voiture de location.
Il est 1h de moins ici et il ne faut surtout pas oublier qu’en sortant du parking, on roule à gauche !! Ce n’est pas la première fois que nous conduisons une voiture sur la voie de gauche, mais prendre un rond-point « à l’envers » fait toujours un drôle d’effet !! J’ai bien mis des guillemets puisque finalement qu’est-ce qui nous dit que ce n’est pas nous qui roulons du mauvais côté ?! (Nous avons demandé à Google ! 😉 et l’explication historique est intéressante, l’origine serait Napoléonienne !)
Bien qu’il soit une dépendance de la Couronne Britannique, le baillage de Jersey n’appartient pas au Royaume-Uni mais il en dépend pour certains domaines comme la défense par exemple. Il ne fait pas non plus partie de l’Union Européenne, mais y est associé. Oui c’est un peu compliqué ! Jersey a sa propre monnaie : la livre jersiaise, qui n’a cours uniquement ici.
N’étant pas très fans des métropoles, nous partons pour la côte Nord, la plus sauvage.
En route, nous visitons le German Underground Hospital (Jersay War Tunnels), vestige poignant de l’Occupation Allemande.
Le lieu est intrigant et a été transformé en musée interactif. Thibaud est passionné par la Seconde Guerre Mondiale (Nos fréquents passages en Normandie y sont sûrement pour quelque chose…) et comme nous, il a été captivé par l’exposition intérieure. La très grande majorité des explications est en anglais mais les textes sont simples. Et puis les images, les vidéos et les objets/documents entreposés parlent d’eux-mêmes. L’ambiance sonore permanente nous plonge dans l’Histoire.
Plus tard, nous déambulons le long de la côté escarpée. Des parkings permettent un accès simple et rapide aux différents points de vue. Il est aussi possible d’emprunter une multitude de sentiers balisés pour découvrir l’île à pied.
Nous croisons une statue représentant le Diable, dans un petit plan d’eau, le long du chemin menant au « Devil’s Hole », accessible en une petite quinzaine de minutes de marche. Malgré la promenade aménagée, le site est sauvage et la vue sur la côte est superbe. La mer est calme mais nous n’avons aucun mal à imaginer celle-ci déchainée, causant le naufrage du navire dont il est question dans la légende qui habite ce lieu.
Arrêt à la Grève de Lecq. Le sable de cette petite plage a une couleur un peu orangée assez particulière.
Nous poursuivons par Grosnez castle. Le lieu est désert, son nom est tiré de « grar nes » : le cap gris, très approprié en ce jour nuageux ! Les ruines du château, de grosses pierres de granit, trônent en haut de la falaise.
La curiosité nous gagne. Nous empruntons le sentier littoral en direction d’une Marine Peilstand, tour d’observation construite en 1943 par les Allemands, dans le cadre du Mur de l’Atlantique. Sur les côtes jersiaises, 3 tours de ce type ont été achevées sur les 9 prévues initialement. Sur le toit, des canons anti-aériens étaient installés. Ces tours sont uniques, on ne les trouve nulle part ailleurs que sur les îles anglo-normandes. Thibaud était fasciné et aurait beaucoup aimé pouvoir pénétrer à l’intérieur.
Nous passons la nuit à Grouville à l’autre bout de l’île, cependant nous y sommes en 20 min… l’île n’est pas très grande (8x15km). La circulation est plutôt fluide. Les routes sont étroites pour la plupart, avec un talus muré (souvent recouvert de végétation) de part et d’autre, la vitesse y est donc réduite et les croisements parfois difficiles en fonction du type de véhicule.
Après un petit-déjeuner copieux, nous reprenons la route pour le village de Gorey, avec le château de Mont Orgueil qui domine le port de pêche.
Nous remontons la Côte Est jusqu’à Bouley Bay puis traversons l’île à nouveau.
La baie de St Ouen nous a marqué avec son immense plage de sable qui s’étend sur toute la côte ouest (8km). Manon s’en est donné à cœur joie en ramassant d’innombrables « chapeaux de chinois » (patelles), qu’elle apportera à sa maîtresse à la rentrée.
Nous avons ensuite marché jusqu’à la Pointe de La Corbière qui abrite un phare tout blanc du même nom.
Cet édifice construit en 1874 sur un éperon rocheux mesure 19m. Le chemin aménagé est accessible à tous, toutefois la prudence est de mise puisqu’il est submersible à marée haute. Un signal sonore retentit pour avertir les promeneurs lors de la marée montante afin de les inciter à rebrousser chemin.
Les températures étant clémentes en cette fin octobre, nous avons eu l’agréable opportunité de déjeuner en terrasse au bord de la plage de St Brelade.
La vue était magnifique, les couleurs du ciel et de la mer se confondaient, quelques rayons de soleil perçaient les nuages et apportaient un léger brin de magie… Les enfants ont pu se défouler sur la plage.
Nous gagnons un peu plus loin l’Ouaisne Tower, reconnaissable grâce à sa façade maritime rouge et blanche.
35 tours rondes de ce type « Martello » avaient été construites tout autour de l’île à la fin du 18ème siècle pour défendre Jersey d’invasions étrangères (une dizaine d’entre elles a aujourd’hui totalement disparu), puis ont été investies par les allemands pendant la guerre.
Nous poursuivons par Portelet Bay, jusqu’à Noirmont Point.
De nombreux vestiges de blockhaus accessibles sont répartis sur le site historiquement riche. Ces blocs de béton ont été préservés. Thibaud crapahute, emprunte les couloirs sombres et étroits, éclaire avec la lampe intégrée à son téléphone les pièces complètement obscures des bunkers désaffectés qui le font frissonner…
Nous avons pu visiter l’intérieur de la Batterie Lothringen, où un petit musée est installé. Les pièces sont aménagées comme elles l’étaient pendant l’Occupation et nous donnent une idée concrète des conditions dans lesquelles vivaient les militaires allemands.
En contre-bas, nous apercevons la Tour de Vinde (Noirmont Tower), noire et blanche surmontée d’un phare, qui sert aujourd’hui de repère pour la navigation maritime.
Dernières petites déambulations avant de rendre notre voiture, rejoindre le port et embarquer pour notre retour en France. Nous avons été charmés par ce mélange de cultures, toutes les rues et les bâtisses portent un nom français mais on parle anglais et on roule à gauche…
Un peu partout sur l’île, sur le bord des routes, nous avons trouvé des Honesty Box, des petits étals de fruits, légumes ou autres produits faits maison (comme de la confiture par exemple).
Il y a une petite boite (qui ressemble à une tirelire, à gauche sur la photo) où les gens déposent la somme d’argent déterminée en fonction des produits achetés. Il n’y a aucune surveillance, le système est basé sur la confiance et l’honnêteté. C’est top !
Nous avons eu l’occasion de goûter aux fameuses Jersey Royal potatoes, des petites pommes de terres nouvelles, un vrai délice cultivé nulle part ailleurs. Nous avons également croisé le chemin de jolies petites vaches à la robe fauve, les jersiaises, race laitière aujourd’hui internationale, dont le fromage est un régal.
Finalement, nous nous sommes dit que 2 jours c’était un peu court. Nous ne sommes pas restés suffisamment longtemps pour goûter à tous les produits qui font la renommée de la gastronomie locale (fruits de mer, huîtres, homard…). Nous avons privilégié les sites naturels et les promenades extérieures, nous n’avons pas pris le temps de flâner dans les rues des petites villes et villages et de nous laisser tenter devant les vitrines des jolies boutiques. Nous aurions bien aimé aussi visiter un château (Elisabeth castle avec ses véhicules amphibies et/ou Mont Orgueil castle) et randonner davantage sur les sentiers côtiers…
Bref, nous serons contraints d’y retourner !! 😉
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Octobre 2016
Merci Edith pour m’avoir fait voyager sans que je sois avec vous
Cela me donne l’envie de préparer un petit séjour la bas avec ma fille et ma famille
Merci pour tout ces petits résumés de tes séjours qui me font rêver.
je n’ai pas l’occasion de voyager mais avec ton blog instants de vie et d’ailleurs je peux
Merci encore car parfois tu me proposes de te suivre
Alors encore merci pour tout.
Dans mon esprit je suis a Jersey.
Bisou ma Edith
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